Le système de bonus-malus en assurance auto constitue un aspect essentiel de la tarification des primes. Son rôle est à la fois incitatif et punitif, guidant les comportements des conducteurs tout en tenant compte de leur historique de conduite. Ce mécanisme, connu sous l’appellation de coefficient de réduction-majoration (CRM), peut avoir des implications particulières pour les conducteurs secondaires. Dans cet article, nous examinerons en profondeur ce système, son fonctionnement, et son impact sur le coût d’assurance auto, tout en apportant des informations précieuses pour ceux qui se trouvent dans cette situation.
Fonctionnement du système de bonus-malus en assurance auto
Le bonus-malus est un mécanisme de tarification dynamique qui s’ajuste en fonction des comportements de conduite. Son but principal est de récompenser la prudence et de pénaliser les comportements à risque. Chaque assuré commence avec un coefficient de 1, correspondant à une prime de référence. Selon son comportement au cours de l’année précédente, ce coefficient peut s’élever ou descendre, affectant directement le coût de l’assurance.
Voici comment le bonus-malus est calculé :
- Bonus : Pour chaque année sans sinistre responsable, le coefficient est multiplié par 0,95, réduisant ainsi la prime d’assurance de 5 %.
- Malus : En cas d’accident dont l’assuré est responsable, le coefficient est multiplié par 1,25. Si l’accident est partiellement responsable, le coefficient est de 1,125.
Ce système peut mener à des écarts de primes considérables. En effet, un conducteur bénéficiant de plusieurs années de conduite sans accident peut voir ses primes diminuer, tandis qu’un conducteur malchanceux ou imprudent peut faire grimper son coefficient jusqu’à un maximum de 3,5, entraînant des hausses substantielles de ses primes d’assurance auto.
Année | Coefficient après 12 mois | % de réduction/majoration |
---|---|---|
1ère année | 0,95 | -5% |
2ème année | 0,90 | -10% |
3ème année | 0,85 | -15% |
4ème année | 1,00 | 0% |
1er accident responsable | 1,25 | +25% |

Implications pour les conducteurs secondaires
Pour les conducteurs secondaires, il est crucial de comprendre que leur comportement peut influencer la prime d’assurance associée au conducteur principal. En cas de sinistre responsable à leur demande, le coefficient de bonus-malus du conducteur principal sera impacté, ce qui entraîne une augmentation de sa prime.
Les conducteurs secondaires ne bénéficient pas des mêmes avantages que les conducteurs principaux ayant un bon historique de conduite. Par exemple, un jeune conducteur qui prête son véhicule à un ami pour un court trajet doit être conscient que si cet ami commet un accident responsable, c’est le conducteur principal qui subira les conséquences au niveau de la prime. Cela peut même mener à une surprime pour le conducteur principal en raison de l’accident, ce qui peut s’avérer coûteux sur le long terme.
Calcul du bonus-malus : Études de cas
Analyser le système de bonus-malus nécessite d’examiner des exemples concrets. Pour illustrer ce point, nous allons prendre deux cas différents de conducteurs.
Premier cas : Le conducteur prudent
Supposons un conducteur, François, qui commence avec un coefficient de 1. Il ne subit aucun accident pendant trois années consécutives. Voici comment son coefficient évolue :
- 1ère année : 1 x 0,95 = 0,95
- 2ème année : 0,95 x 0,95 = 0,90
- 3ème année : 0,90 x 0,95 = 0,85
À l’issue de ces trois ans, François profite d’une réduction de 15 % sur sa prime d’assurance. Cela souligne comment un bon comportement au volant peut valoriser l’assuré.
Deuxième cas : Le conducteur malchanceux
En revanche, un autre conducteur, Pierre, est confronté à des imprévus. Après deux années sans sinistre, il est responsable d’un accident au cours de sa troisième année. Son coefficient subit la majoration :
- Après deux années : 0,90
- Accident responsable : 0,90 x 1,25 = 1,125
Ainsi, Pierre voit sa prime d’assurance augmenter, perdant les bénéfices de ses années précédentes.

Les cas particuliers au sein du système de bonus-malus
Dans le cadre de l’assurance auto, plusieurs situations spécifiques peuvent influencer le bonus-malus. Les assureurs prennent en compte certains événements pour déterminer le coefficient. Voici quelques cas Notables :
- Sinistres sans malus : Certains accidents, comme ceux impliquant un tiers dont l’assuré n’est pas responsable, ne modifient pas le coefficient. Des événements comme le bris de glace ou le vol de véhicule ne devraient pas non plus impacter le coefficient.
- Réduction rapide du malus : Après deux années consécutives sans sinistre responsable, le malus associé peut être effacé et le coefficient revenir à 1.
- Conducteurs avec un malus maximum : Les assurés dont le coefficient atteint 3,5 rencontrent souvent des difficultés à trouver un assureur. Ils peuvent se tourner vers le Bureau Central de Tarification (BCT) pour obtenir une couverture, bien que les primes soient souvent prohibitivement élevés.
Avantages et inconvénients du système de bonus-malus
Le bonus-malus présente plusieurs avantages et inconvénients qui méritent d’être examinés. Alors que les bénéfices d’un tel modèle peuvent encourager une conduite sécuritaire, l’impact négatif sur certains groupes de conducteurs, notamment les jeunes, reste préoccupant.
Avantages
Le principal avantage du système réside dans son rôle incitatif :
- Incitation à la prudence : Les conducteurs sont encouragés à adopter des comportements plus responsables au volant, ce qui contribue à réduire le nombre d’accidents.
- Personnalisation des primes : La tarification des primes est adaptée au profil de chaque conducteur, ce qui évite une approche uniforme.
Inconvénients
Cependant, le système a également ses faiblesses :
- Pénalisation des jeunes conducteurs : Souvent, les jeunes, qui débutent et n’ont pas encore d’historique, se voient attribuer un coefficient de 1, rendant leur prime d’assurance plus élevée dès le départ, même s’ils conduisent prudemment.
- Impact des accidents mineurs : Même un petit accrochage peut entraîner une hausse significative de la prime, d’où la nécessité de gérer son coefficient avec attention.
Comment les conducteurs secondaires peuvent gérer leur bonus-malus
Pour les conducteurs secondaires, le handicap posé par le système de bonus-malus peut être atténué par une bonne gestion de leur historique de conduite. Ce qui suit peut aider à naviguer au mieux dans ce paysage d’assurance :
Conseils pour les conducteurs secondaires
- Prendre des précautions : En gardant à l’esprit le risque associé aux autres conducteurs, les conducteurs secondaires devraient opter pour une conduite défensive.
- Connaître son coefficient : Vérifiez régulièrement votre relevé d’information pour connaître votre coefficient et ses évolutions.
- Entretenir une communication fluide : Dialogue ouvert avec le conducteur principal pour s’assurer que les comportements de conduite restent prudents.
FAQ sur le système de bonus-malus
1. Qu’est-ce que le bonus-malus ?
Le bonus-malus est un système qui ajuste la prime d’assurance auto en fonction de l’historique de sinistres d’un conducteur. Un bon comportement au volant peut mener à des réductions, tandis que les sinistres responsables entraînent des hausses.
2. Comment le malus est-il calculé ?
Le malus est calculé en multipliant le coefficient par 1,25 pour un sinistre responsable et par 1,125 pour un sinistre partiellement responsable.
3. Quels sinistres n’affectent pas le bonus-malus ?
Des sinistres comme le bris de glace, le vol, ou un accident sans responsabilité ne modifient pas le coefficient.
4. Que faire si je suis conducteur secondaire ?
Les conducteurs secondaires doivent être conscients que leur comportement de conduite affecte la prime de l’assuré principal, donc il est crucial de conduire prudemment et d’être en communication constante.
5. Peut-on changer d’assureur avec un malus ?
Oui, le bonus-malus suit le conducteur. Si vous changez d’assureur, votre malus ou bonus sera pris en compte dans votre nouvelle prime.